« Solitude, douce absence de regards. » | Elena Carnesîr

Identité

Nom : Carnesîr Prénom : Elena Âge : 18 ans Orientation sexuelle : Hétéro Groupe souhaité : Hybride Pouvoir souhaité : Contrôle des émotions Célébrité : Phoebe Tonkins Particularités : écrire ici ○ écrire ici ○ écrire ici

Physique

Des cheveux bruns et des yeux sombres, une taille moyenne, un poids normal... Elena est l'exemple même de la femme ordinaire, que l'on ne remarque pas, d'autant plus qu'elle n'est vraiment pas du genre à se faire remarquer. Elle préfère se faire discrète, petite, et passer inaperçue, car au fond, elle n'est personne, n'a jamais été personne. Et pourtant, elle attire les regards, ainsi que les aventures. Elle possède cette aura des personnes différentes, spéciales, mystérieuses. Une aura d'innocence et de pureté, de secrets, avec comme un voile de tristesse, de mélancolie. Elle n'est pas habituée à se dépêcher ni à se mettre la pression, et fait toujours tout à temps, comme si elle était hors du temps, hors de la précipitation générale. Sa désinvolture renfermée souvent intrigue les autres. Son regard, au fond, n'est pas aussi banal que ses yeux, il possède une intensité presque intimidante, et semble souvent dénué de tout sentiment, quelle que soit l'impression que puisse donner le reste de son visage. Quand elle rit ou même juste sourit, tout s'éclaire, mais ce regard reste le même à quelques plis au coin des yeux près. Ses sourcils accentuent encore cette impression de force qu'il donne, foncés comme ses cheveux qui assombrissent son visage pâle. Ses lèvres ressortent de par leur couleur bordeaux et restent souvent fermées. Le reste de son corps, sa démarche et son attitude, traduisent un renfermement sur soi-même, une autonomie craintive. Le tout fait de Elena un personnage intriguant, aussi bien aux premiers abords qu'au bout de quelques temps, et dont le visage ne s'oublie pas facilement.

Caractère

Elena a dix-huit ans. Elle est officiellement majeure depuis quelques mois à peine, pourtant, son visage traduit une maturité presque anormale pour son âge. Cela fait bien longtemps qu'elle a quitté l'enfance, mais elle n'a jamais non plus atteint l'âge adulte. Elle n'a jamais pris part aux jeux des enfants de son âge, pas depuis qu'elle a perdu ses parents. Mais elle n'a jamais participé aux discussions des grands. Elle a l'habitude de rester seule, et ne demande rien à personne. Elle sait se suffire à elle-même, et pourtant, elle n'est pas entière, il lui manque quelque chose. Sauf que ce quelque chose, elle ne le trouvera probablement pas et restera seule et incomplète à jamais. Elle n'est pas exigeante, et n'a aucune force de caractère. Ce qu'elle fait depuis ses huit ans, c'est survivre, se battre faiblement, dans la solitude dans laquelle elle a été laissée et de laquelle elle ne semble pas prête de sortir. Elle serait sans doute une proie facile pour des personnes mal intentionnées, mais ne présente heureusement aucun intérêt pour lequel on pourrait lui vouloir du mal. Du moins, c'est ce qu'elle croit, car en réalité, elle possède des origines qui non seulement font d'elle une très belle jeune femme, mais lui lèguent aussi des caractéristiques particulières dont elle ne se doute même pas. Elle ne cherche pas à communiquer avec les autres, les évite, à cause d'un mixe de peur et d'aspiration à la liberté. Elle n'a pas d'amis et n'en cherche pas particulièrement. Elle n'a pas d'avis sur les événements autour d'elle, qu'ils soient politiques, économiques, ou sociaux. Elle est aveugle et lucide à la fois, consciente de ce qui l'entoure bien plus que ce que les autres pourraient croire de par son silence et sa discrétion. Elle ne veut de mal à personne, mais n'est pas non plus encline à se sacrifier pour les autres. Elle ne se mêle pas de la vie des autres et ne permet à personne de se mêler de la sienne. Elle a ses secrets, ses peurs, ses projets, et son caractère mystérieux y fait très bien allusion. Mais elle ne les connaît pas elle-même et ne s'y intéresse pas. Elle vit sa vie. Seule.

Histoire

La fillette marchait aux côtés de son père, les cheveux au vent, le sourire aux lèvres. Elle marchait en gambadant allègrement, sa petite main dans celle, forte, rugueuse, large, mais douce de son père. De temps en temps, elle sautillait pour suivre le rythme de ses longues jambes, toute légère sans son violon qu'il avait pris dans son autre main, mais surtout toute joyeuse de le revoir, d'être à côté de lui, et de pouvoir lui raconter sa journée, parlant de tout et de rien, et n'attendant pas vraiment de réponse de sa part, si ce n'étaient des signes d'attention et d'intérêt pour elle.
« Et papa, tu sais qu'aujourd'hui, on a planté des graines de petits pois ? »
« Ah bon? »
« Oui, et on va s'occuper d'eux et ils vont pousser. On a mis les pots au fond de la salle sur une table. »
« Ah oui ? »
« Oui, et tu sais quoi ? En français, j'ai la meilleur note de ma classe. »
« C'est bien, bravo ! »
« Et Quentin, il a eu que six, moi j'ai eu huit sur dix ! »
« Bravo, mon Ange ! »
La fillette aux longues bouclettes brunes était toute contente. Son père la regardait de temps en temps. Elle lui arrivait à la taille et pourtant, ses yeux brillaient d'intelligence même dans la nuit qui tombait et lui donnaient un air tellement plus vivant et perspicace que ne l'étaient bien d'autres. Ils était venu la chercher au conservatoire et ils rentraient à la maison. Quelque chose le tourmentait, pourtant, et il pressait le pas, comme pour rentrer au plus vite, en essayant de ne rien laisser paraître. Et la petite fille ne se doutait de rien, n'avait peur de rien, tant qu'il était là. Les quelques derniers instants qu'elle était avec lui.

« PAPA ! »
Elena s'assit dans son lit. Sa respiration était accéléré, les battements de son cœur résonnaient dans toute la pièce, ses boucles brunes étaient collées à son front humide. Elle se força à respirer. Encore une fois, elle avait eu un cauchemar. Elle ne comptait plus les heures de sommeil qu'elle avait à rattraper. Dix ans étaient passés depuis ce fameux soir qu'elle ne parviendrait manifestement jamais à oublier. Elle revoyait dans ses rêves son père s'arrêter, exercer une pression anormale sur sa main, qui la fit tourner vers lui un visage étonné et sérieux, ayant tout perdu de la joie et de l'excitation précédents.
« Elena, avait-il dit. Elena, tu vas aller à la maison, tout de suite. »
« Papa ? Tu vas faire quoi, papa ? »
« Je te rejoindrai. Vas à la maison, maintenant. »
Elle n'osa pas désobéir, et à regrets lâcha sa main protectrice pour disparaître dans la solitude et la crainte de la nuit. Mais elle n'eut pas le temps de rentrer. Des cris, des voix d'hommes, derrière-elle, l'empêchèrent de faire ne soit-ce qu'un pas de plus. Elle se retourna, et assista de loin à ce qu'elle n'oublierait jamais. Des hommes, trois ou quatre, avaient entouré son père. Les voix avaient diminué, et elle ne distinguait pas ce qu'ils se disaient. Elle fit un pas vers l'avant, et à nouveau, s'arrêta, car sans prévenir, une bataille se déclencha. Des larmes embuèrent sa vue, alors qu'elle regardait son père se défendre comme il le pouvait contre les quatre assaillants. Elle aurait voulu crier, mais elle ne l'avait pas fait, et se rattrapait maintenant, la nuit, mais c'était trop tard. Après quelques longues minutes, les étrangers s'étaient calmés, regardés, et avaient continué leur chemin dans sa direction. Elle eut assez de présence d'esprit, ou plutôt d'instinct de préservation, pour aller se cacher derrière une voiture. Ils passèrent et elle comprit que c'était d'elle qu'ils parlaient, l'un disant à un autre qu'il avait entendu son père l'envoyer à la maison et que ce serait là bas qu'ils pourraient la trouver. Dès qu'ils disparurent, elle sortit de sa cachette et se précipita vers l'endroit où elle avait laissé son père. Il était allongé par terre, du sang coulait de sa bouche entre-ouverte ainsi que des nombreuses plaies qu'ils lui avaient fait.
« Papa..., sanglota-t-elle. Papa, papa ! »
« Mon Ange... Ange. »
Ce fut son dernier souffle.
Elle continuerait toujours à pleurer, même dix ans plus tard. Elle s'était endormie sur le torse de son père, épuisée d'avoir trop pleuré. On l'avait trouvée vers dix heures, le matin, et l'avait arrachée de force au corps de l'homme pour la porter à la station de police. Quand on la raccompagna chez elle, ce fut pire. Les portes étaient arrachées, les armoires vidées, les chaises renversées, et sa mère gisait sur le sol, à moitié nue, et baignant dans son sang.
« Maman ! »
La petite Elena s'était dégagée du policier et avait rejoint sa mère comme elle avait rejoint son père le soir d'avant. Les larmes reprirent de plus belle, cette fois-ci accompagnés de cris, et ils durent s'y prendre à deux pour l'en arracher. Résignée et impuissante, elle avait fini par pleurer dans le cou de celui qui l'avait prise dans ses bras.
Cela faisait dix ans, désormais, qu'elle vivait, seule au monde, dans sa nuit noire, pleine de craintes et d'incertitudes. Elle n'avait pas quitté l'orphelinat dans lequel elle avait été placée. Mais bientôt viendrait le jour de sa majorité et elle pourrait en sortir.

Des démarches administratives furent menées afin de permettre sa sortie de l'orphelinat. Parmi les papiers qui lui furent confiés se trouvait une adresse. À Pass Magic. Une ville dont elle n'avait jamais entendu parler, mais dont le nom lui fut tout de suite familier quand elle le lut à haute voix. Oui, c'était à Pass Magic qu'elle avait passé ses huit premières années. Elle retourna dans sa maison, elle lui appartenait de droit. Elle ne cherchait pas la vengeance, elle voulait seulement continuer à vivre là où on l'avait laissée.