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 Quand le futur frappe à ta porte

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Ilana Alom
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Ilana Alom

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MessageSujet: Quand le futur frappe à ta porte   Quand le futur frappe à ta porte EmptyLun 25 Fév - 1:18





Quand le futur frappe à ta porte


Mais quel bordel ! Mais QUEL bordel ! Des livres, de la poussière, des coffrets, des malles, des valises, des mallettes. "Ilana, le bouquin que tu cherches doit se trouver dans le grenier, tu es libre de tout fouiller !". Ouais ouais... "Fouiller". Ce traître sait pertinemment qu'autant de bordel me mettrait hors de moi et que bien évidemment, je me sentirai obligée de faire un peu de tri. Je le soupçonne de m'utiliser pour ranger tout ce qu'il a accumulé. En jetant un coup d'œil à l'immense capharnaüm qui occupe toujours le petit grenier, je n’arrive pas à croire qu’on puisse accumuler autant de merde en douze ans. Wait… Je lâche la pile de bouquins poussiéreux que je porte tant bien que mal et descends à toute hâte dans le salon. Un doute vient de m'assaillir ! Douze ans pour moi… mais combien ça en fait pour lui ? Sachant qu’il n’a pris aucune ride depuis… Wait WHAT ?! Je me précipite vers le miroir du salon et colle mon visage contre la glace. Alors oui, peut-être qu’au niveau du front, j’ai deux ou trois plis. Et puis, au niveau de la comisure des lèvres, peut-être que ça plise plus qu’avant. Merde, je suis foutue. Il ne prend pas une ride, pas un cheveu blanc. Moi bientôt, je pourrais m’inscrire au magasine “Seniors” ou encore commander un oreiller orthopédique. Devant cet aveu d'échec, je décide que le rangement de sa maison, c'est terminé. Il est encore jeune lui, moi je ne vais pas gâcher mes dernières années de vie dans ce grenier poussiéreux. Moi j'exagère ? Oh... à peine !Après avoir pris le plus gros pot de crème glacée que j'ai pu trouver dans le frigidaire, je décide de mollement m'installer sur le canapé. Enfin, sur le petit bout de canapé qui  n'est pas colonisé par les affaires que j'ai descendues du grenier. Une arbalète... Zark, tu as osé conserver une arbalète dans ton grenier ! Posant mes pieds sur la table basse, j'enfonce avec enthousiasme la cuillère dans le pot. Vanille, éclats de cookies au chocolat. Mon péché mignon, ma madeleine de Proust. Puis si je dois mourir demain, pourquoi m'en priverai-je ? Entre deux cuillerées, je me plonge dans le bouquin que je cherchais. Deux jours, deux jours pour mettre la main dessus. Alors j'espère qu'il contient les informations que je cherche depuis des mois. Le silence et la délicieuse odeur de vanille me plongent dans un état d'apaisement total... perturbé par le fait que je sois obligée de porter des lunettes de vue pour décrypter le bouquin. Bah oui... Je n'ai plus vingt-ans mes enfants ! Alors que je tente de traduire une formule écrite en grec ancien, un immense coup de vent balaye le salon. Je m'agrippe à mon pot de glace, prise de panique... Avant de me souvenir que j'ai de quoi me défendre. Depuis quelques mois, j'ai décidé de ne plus utiliser mes pouvoirs. Trop d'ennuis, trop de souffrance... trop de trop. Malgré les appréhensions qu'avait Zark au début, il a fini par accepter ma décision. Lui par contre ne se prive pas pour utiliser les siens. Dans le salon, apparaît une jeune femme aux longs cheveux bruns. Une vingtaine d'années pas plus. Elle semblait aux aguets. A peine ai-je le temps d'ouvrir la bouche, qu'elle m'interrompt. «Je réponds à tes questions dans quelques secondes... j'attends juste...» Et elle me tutoie l'importune ! Non mais pour qui se prend-elle ? Mais là encore, la situation me prend de court. Apparaissent tout d'un coup deux hommes aux longues vestes grises qui crachent un crachat bleu visqueux. Après avoir esquivé l'attaque, la jeune femme lance un sort qui fait exploser les deux intrus dans un immense brouillard. Je suis toujours agrippée à mon pot de glace, le regard un peu tétanisé. Décidément, je me fais vieille. La jeune femme se retourne vers moi. Elle a les yeux verts, la port altier mais son regard n'est en rien sympathique. M'agrippant toujours à ma gourmandise vanille-cookies comme si ma vie en dépendait, j'attrape de l'autre main l'arbalète et la pointe vers l'intruse. Elle émet un petit ricanement qui m'insupporte autant que son impolitesse. «Et tu comptes faire quoi avec cette arbalète ? Vue d'ici elle est rouillée et je doute que la glace soit une arme » Non mais quel culot ! Restant toujours sans mot, cette dernière semble attendre une réaction de ma part «Et bah... tu m'as habituée à plus de répondant... Maman. » Hein ? Pardon ? Je me retourne pour voir si cette impertinente ne parle pas à quelqu'un d'autre. Evidemment il n'y a que moi... Ai-je bien entendu... « Je ne sais pas d'où vous venez mais je ne suis ni votre copine et encore moins votre maman... Qui cherchez-vous ? » La jeune femme n'en a rien à faire de ce que je peux raconter. Elle commence à faire une inspection de la maison comme si elle faisait le tour de propriétaire. «C'est plus spacieux que je ne l’aurais cru et... » Elle marque un temps d'arrêt alors qu'elle regarde avec intérêt une photo de Zark et moi collée sur le frigidaire. Je me lève tout doucement du canapé, et appuie sur une petite amulette que j'ai autour du cou. Après avoir longuement insisté, Zark a fini par me convaincre de l'activer lorsqu'un danger inconnu se présentait. Cette petite amulette avait été ensorcelée par Gloria et d'ici quelques instants, Zark ne devrait pas tarder à répliquer. « Qui êtes-vous... et que voulez-vous ? » La jeune femme se retourna vers moi et esquissa un sourire amical. «Tu n'as toujours pas compris ? »


Dernière édition par Ilana Alom le Dim 14 Avr - 22:13, édité 1 fois
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Zark Belsefir
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MessageSujet: Re: Quand le futur frappe à ta porte   Quand le futur frappe à ta porte EmptyDim 14 Avr - 19:22





Quand le futur frappe à ta porte


Cet enfant... Il finira par me rendre dingue. Si j’avais pu recroiser l’abruti qui a osé inventer le slogan « Make love, not war! », je lui aurais arraché la langue avant de la brûler afin de lui empêcher de débiter des absurdités pareilles. Il suffit de voir tout ce que les écarts de conduite de Matthew m’ont coûté pour comprendre que la guerre est largement préférable à l’amour. Ne vous méprenez pas, il reste mon fils et je ferai toujours passer sa survie avant tout le reste, néanmoins, les choses n’auront pas été des plus faciles dernièrement.

-- Flashback 2 ans plus tôt --

- C’est ton fils Zark ! Ce n’est pas maintenant qu’il est aux commandes des Enfers qu’il faut l’abandonner. Si qui que ce soit apprend ce qu’il a, ils chercheront à le destituer, lui et Elina.
- Ça ne change rien à ce qu’il s’est passé.
Gloria fait apparaître une masse qui vient se fracasser sur ma tête.
- Oublie un peu leur amourette et cette histoire d’enfant. Ilana est sur Terre, Matthew est en Enfer aux côtés d’Elina, il n’y a plus aucun enfant à naître et il ne tient qu’à toi d’aller de l’avant. Mais laisse-moi être claire sur une chose...
Une force invisible vient me plaquer contre le mur et me ligoter bras et jambes, tandis que la sorcière s’avance vers moi, un regard presque meurtrier.
- Nous ne sommes plus bannis de l’Enfer et j’entends bien faire en sorte que ça ne change pas tout de suite. Si Matthew vient à mourir, toi et moi on sait parfaitement qui reprendra sa place maintenant que les Princes sont scellés. Si Félicia devient reine, je te jure que je lui livrerai moi-même ton cadavre entre les mains, alors t’as intérêt à te bouger et à faire ce que je te dis.
Gloria me relâche. Je lui lance un regard noir mais reste silencieux quelques instants. Dans le fond, elle a parfaitement raison. Félicia n’hésitera pas à déclarer la guerre à Elina si Matthew en vient à tomber. Cette dernière n’est même pas au courant du mal qui ronge Matthew. Gloria est la seule à l’avoir découvert et si je suis le seul à qui elle en fait part aujourd’hui, c’est parce qu’elle va avoir besoin de moi pour essayer de lever ce sort. Je pousse un long soupir.
- Très bien. Par quoi on commence ?...

Si j’avais su que cette dernière question nécessiterait mon aide pour plusieurs années... Je n’aurais pas fait autrement à vrai dire. Matthew reste mon fils, malgré la colère que j’ai pu avoir à son égard, je continuerai toujours à le faire passer en premier. Mais il n’est pas le seul envers qui mes actions passeront toujours en premier...

-- Aujourd’hui --

Des parcelles d’ADN des familles de démons les plus puissants ainsi que ceux qui possèdent des similitudes avec les quatre Princes, voilà où Gloria a passé son temps à m’envoyer durant tout ce temps et bien sûr dans le plus grand secret. Autant dire qu’il ne s’agit pas des activités les moins risquées et que les représailles se sont faites parfois ressentir jusqu’à mon propre repaire. Pourtant, cette fois-ci j’ai choisi d’œuvrer tout en incluant en partie Ilana à mes côtés. Il aura fallu un peu de temps, mais avoir tout tenté pour essayer de l’oublier jusqu’à fermer entièrement mes émotions n’a pas fonctionné. Depuis le premier jour, elle a toujours eu une place que nulle autre femme ne pourra jamais combler... Nous nous sommes aimés, nous nous sommes mentis, nous nous sommes détestés parfois, pourtant l’attractivité qui nous lie l’un à l’autre est toujours présente même lorsqu’elle est enfouie au plus profond de nous. En sera-t-il toujours ainsi ? je l’ignore. En attendant, j’ai fait en sorte de laisser quelques armes à divers endroits de mon repaire au cas où un quelconque danger se présenterait, et j’ai donné à Gloria l’unique condition de conserver secrète cette mission à condition qu’Ilana ait un objet afin de me permettre d’être averti au moindre danger, d’autant plus depuis que cette dernière a décidé de ne plus utiliser ses pouvoirs. C’est dans des moments comme ceux-là où je rechigne encore plus à ce genre de missions alors que ça la met encore plus en danger.

Ma main ressort du corps d’un démon avec lequel je viens d’en finir. Celui-là m’aura donné du fil à retordre. Mon visage est couvert de sang, ma chemise noire également mais ça se voit déjà moins. Je prélève un échantillon de son sang que je fais parvenir à Gloria lorsqu’un bip retentit... Ilana... Je m’éclipse instantanément avant d’apparaître à mon repaire, entre Ilana et une mystérieuse jeune femme. Mon regard se tourne instantanément vers Ilana afin de voir si elle n’a rien. La cuillère dans sa main et le gros pot de glace en train de fondre à côté me font tirer quelque peu la tête, mais tout semble indiquer qu’Ilana n’a rien. Je me tourne ensuite vers l’autre femme, avec un regard qui se veut au départ menaçant, néanmoins je me fige presque instantanément en l’observant. Ce regard, la couleur de ses yeux... Ce sont absolument les mêmes que ceux d’Ilana. Mais qui est-elle au juste ? Ce qui est étrange par ailleurs, c’est que mon repaire ne la détecte pas comme un danger contrairement aux autres démons qui tentent de s’infiltrer ici. Instinctivement, je me tourne vers Ilana.

- Tu as activé un objet magique ?  

C’est peut-être bien la première question qui me vient à l’esprit. Mon regard oscille entre les deux femmes. Le regard ne trompe définitivement pas. C’est finalement vers la jeune femme que je m’arrête.

- Qui es-tu ?

L’intention d’attaquer n’est plus là. Il y a quelque chose d’étrange chez elle... Une chose sur laquelle je ne parviens pas encore à mettre la main.
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Ilana Alom
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MessageSujet: Re: Quand le futur frappe à ta porte   Quand le futur frappe à ta porte EmptyDim 14 Avr - 22:10




Quand le futur frappe à ta porte



«Tu n’as toujours pas compris ? » Mais en voilà un euphémisme ! La jeune femme continue à se déplacer dans le salon, comme si elle faisait l’état des lieux. Mon incompréhension grandit, que veut-elle réellement ? Parce que je ne vois que deux options à sa venue : soit elle désire me tuer, soit elle veut… Rectification. Vivant à PassMagic depuis une décennie maintenant, je ne vois qu’une seule option et qu’une seule issue à l’intrusion d’une inconnue dans une demeure : donner la mort. Néanmoins, la jeune femme à la longue chevelure n’a toujours pas attaqué, d’où ma totale incompréhension. Je m’apprête à réitérer ma question lorsque Zark apparaît entre nous. Décidemment, cette amulette est bien pratique. J’irai presque remercier Gloria, mais je dois avouer que plus je me tiens à distance de cette sorcière, mieux je me porte. Il marque lui aussi un temps d’arrêt puis se tourne vers moi. Enfin, il me dévisage plutôt et je sens bien qu’il me juge moi et mon pot de glace. Je veux répliquer mais il me devance. « Tu as activé un objet magique ? »Hein, quoi ? De quoi m’accuses-tu Zark ? Mise à part le balai et la serpillère, je n’ai touché à aucun objet aujourd’hui.

À plusieurs reprises, Zark tourne la tête. Une fois vers moi, une fois vers l’intruse. Et ce petit jeu dure quelques secondes avant qu’il ne brise ce silence. « Qui es-tu ? » Le ton est menaçant mais un détail m’étonne. Zark n’entame pas directement les hostilités. Tu n’as jamais été très diplomate lorsqu’un intrus se faufilait dans cette demeure, alors pourquoi restes-tu inactif ? Es-tu fatigué par toutes ces semaines d’absence ? Toutes ces semaines d’absence. Lorsque j’y pense, ma gorge devient sèche, et les mots y restent coincés. Comment expliquer à Zark ce qui s’est passé durant son absence, comment lui faire comprendre ? Je lâche le pot de glace, et retrouve une certaine contenance. Je préfère penser que ce n’est pas le moment pour aborder cet épineux sujet – là encore il s’agit d’un euphémisme. J’avance vers la jeune femme pour m’arrêter à la hauteur de Zark, tout en la fixant intensément. Je ne saurais l’expliquer, mais il y a un je ne sais quoi chez elle qui m’est familier. «Pour répondre à ta question Zark, je n’ai rien activé du tout. Et… » Je marque un temps de pause en m’adressant à nouveau à cette jeune fille. « Si j’étais toi je répondrais avant de ne plus jamais en avoir l’ocassion » La jeune femme laisse échapper un petit rire plein de malicieux – et là encore j’ai une impression de déjà vue. Elle m’interrompt alors. « J’ai déjà répondu à cette question. Mais la glace semblait plus intéressante que ma réponse. » En plus de s’incruster chez les gens, voilà qu’elle devient impertinente. Elle regarde le calendrier qui se trouve accroché sur le porte du frigidaire, et lève les yeux au ciel. « Comme c’est amusant… » Je sens dans son ton comme un reproche, et je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il m’est adressé. « Je suis la fi… »Elle jette un rapide coup d’œil en Zark en souriant. « Je suis sa fille », dit-elle en me désignant du menton comme le ferait une fille mal élevée.

Cette fois-ci, c’est à mon tour de laisser échapper un petit rire. Mais celui-ci n’est pas teinté de malice. Bien au contraire. Il trahit mon mépris. « Mais bien sûr… Veux-tu bien arrêter de te moquer de nous ? Nous n’avons ni le temps, ni la patience pour supporter ces inepties alors… » De nouveau, elle m’interrompt d’un geste de la main. «Tu permets ? »  Elle s’affale dans un fauteuil – bonne pioche, c’est le plus confortable. « Je suis épuisée, le voyage a été long et sans vouloir t’offenser, I-la-na. » Elle articule mon prénom comme si je ne savais pas comment je m’appelais. «Je ne dispose pas de beaucoup de temps non plus…. Mais… » Alors qu’elle met ses pieds sur la table basse, elle regarde fixement Zark avec un sourire plein de tendresse. « Tout s’explique… oui vraiment tout… et… » Je vire ses pieds de la table sans aucun ménagement « Hé ! », lance-t-elle presque vexée. « Zark ? » Il n’a toujours rien dit, et… « Tu renvoies cette gamine là d’où elle vient ? Ou je vais m’en occuper tiens, tu as besoin de repos vu que… » Je m’apprête à lui lancer un sort lorsque tu me stoppes net. Que t’arrive-t-il ?

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Zark Belsefir
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MessageSujet: Re: Quand le futur frappe à ta porte   Quand le futur frappe à ta porte EmptyLun 15 Avr - 1:33



Quand le futur frappe à ta porte


La piste de l’objet magique étant écartée, voilà qui vient réduire assez nettement le champ des possibilités. Je fais un léger signe d’acquiescement au moment où Ilana me confirme qu’elle n’a rien activé. Elle semble légèrement tendue en s’adressant de nouveau à l’inconnue en lui demandant de répondre. Voilà qui est étonnant, en général je suis plutôt celui qui tue d’abord et qui réfléchis après. Mais encore une fois, il y a quelque chose qui ne va pas avec cette inconnue. Comment son regard ne pourrait-il pas me troubler ? Il est après tout la première chose que j’ai remarqué chez Ilana alors il ne saurait m’échapper une seconde fois. Récapitulons... Cette jeune femme ne semble à priori pas être une ennemie, elle est venue de son propre chef, et elle a les mêmes yeux qu’Ilana. Ce n’est pas tout. Le ton qu’elle adopte semble étrangement bien familier... Même un peu trop en fait, pour quelqu’un que nous venons tout juste de rencontrer.

La question est posée. Qui est-elle ? Apparemment, elle affirme à Ilana qu’elle aurait déjà répondu à cette question. Je l’observe alors qu’elle tourne son regard vers le frigo, semblant s’arrêter quelques instants sur le calendrier. Mes sourcils se froncent. Je ne préfère même pas songer à connaître la raison pour laquelle ce calendrier est si important, d’autant plus en l’entendant dire que c’est amusant. Ce genre de réaction et de réflexion en général... Non, je ne préfère même pas songer à une idée aussi invraisemblable. Mais comment ne pas y songer avec la phrase qui suit ? Alors que la jeune femme commence à répondre, elle finit par s’arrêter quelques instants avant de terminer sa phrase en accentuant le fait d’être « sa » fille. Il ne manquait plus que ça... Je ne réagis pas tout de suite, encore en train d’analyser ses paroles. En temps normal, j’aurais sans doute déjà réglé le problème en lui ôtant la vie et en retournant en mes affaires, mais cette fois, je ne peux pas faire de même. Je ne peux pas car la jeune femme lui ressemble TROP pour que ce soit faux. Son coup d’œil vers le calendrier n’est qu’un signe de plus montrant qu’elle peut en effet bien faire partie de ces très rares personnes à être parvenue à un voyage temporel. C’est gros... Trop gros. Mais quand on est confronté à la magie en permanence, on ne peut plus dire que rien n’est impossible.

Je suis songeur, tandis qu’Ilana de son côté semble perdre patience. Mais la jeune femme ne semble pas s’en préoccuper plus que cela et fait... Comme chez elle, visiblement, s’installant tranquillement sur l’un de mes fauteuils tout en disant que le voyage a été long et qu’elle ne dispose pas de beaucoup de temps. Voilà qui vient définitivement ôter le reste de mes doutes. Si elle n’a pas beaucoup de temps, c’est qu’elle doit être venue pour une raison en particulier. La voir m’observer de cette manière et l’entendre dire que « tout s’explique » me rend d’autant plus confus. De quoi peut-être bien parler ? C’est finalement la réaction d’Ilana qui me sort de ma torpeur lorsqu’elle me demande de renvoyer la gamine d’où elle vient, avant de dire qu’elle va finalement s’en occuper. Je viens alors attraper ses mains avant qu’elle ne commette l’irréparable.

- Attends... 

Mon regard vient s’ancrer dans le sien, tandis que je fais lentement redescendre ses mains, toujours dans les miennes.

- Les voyages temporels sont très rares, mais pas inexistants. Tu as toi-même une certaine emprise sur le temps à ta façon en pouvant le figer. Si vraiment il s’agit de ta fille, il n’est pas impossible qu’elle puisse avoir une emprise à son tour sur le temps mais d’une autre manière. Observe-là d’un peu plus près... Elle a tes yeux. Ecoutons ce qu’elle a à dire. Si elle n’est pas d’ici elle ne pourra pas rester longtemps de toute façon.

Cela peut paraître surprenant, un tel calme venant de ma part. Mais il y a deux ou trois choses que j’ai déjà entendu dire à propos des voyages temporels. Du fait de leur grande rareté, ils ont toujours une raison précise. Par ailleurs, il y a également d’autres traits que je ne peux m’empêcher d’observer chez la jeune femme. Des traits qui me ressemblent peut-être un peu du moins j’ose le croire... Pourtant, elle n’a pas précisé que j’étais son père. Est-ce pour une raison précise ? Je me tourne vers la jeune femme et l’invite à en dire davantage.

- Je prends le parti de te croire sur parole. Mais il va falloir nous en dire un peu plus. J’imagine que c’est également pour ça que tu es là ? Qu’est-ce qui s’explique au juste ? Par ailleurs... Tu as dit être la fille d’Ilana. Tu n’as pas mentionné qui était ton père.

Je n’en dis pas davantage pour le moment, laissant la jeune femme s’exprimer afin de lui laisser le plus de temps possible pour nous parler, ne sachant pas combien de temps elle restera.    
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Ilana Alom
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MessageSujet: Re: Quand le futur frappe à ta porte   Quand le futur frappe à ta porte EmptyLun 15 Avr - 11:36





Quand le futur frappe à ta porte

Les mains de Zark stoppent mon initiative, et cette réaction m’étonne. Il me fixe, tout en gardant mes mains dans les siennes.  «Attends... » Mon regard est plein d’interrogations. Pourquoi faudrait-il attendre avant de renvoyer cette importune manger les arbres par la racine ? «Les voyages temporels sont très rares, mais pas inexistants. Tu as toi-même une certaine emprise sur le temps à ta façon en pouvant le figer. Si vraiment il s’agit de ta fille, il n’est pas impossible qu’elle puisse avoir une emprise à son tour sur le temps mais d’une autre manière. » Mes yeux s’agrandissent encore. Je ne comprends pas comment il peut croire que cette fille dit la vérité. Néanmoins, Zark a toujours été de bons conseils alors je baisse les mains en signe de rédition. Temporaire. Les voyages dans le temps sont extrêmement rares, et demandant une puissance rarement atteinte. Comment ma… ma fille pourrait-elle avoir autant de pouvoirs ? «Observe-la d’un peu plus près... Elle a tes yeux. » Mon regard se détourne quelques instants de Zark pour se poser sur la jeune femme. Son regard est intense, ses yeux verts certes sont très similaires aux miens. Néanmoins, il y siège une malice que je ne me reconnais point. « Ecoutons ce qu’elle a à dire. Si elle n’est pas d’ici elle ne pourra pas rester longtemps de toute façon. » Le calme dont fait preuve Zark me laisse perplexe.

«Je prends le parti de te croire sur parole. Mais il va falloir nous en dire un peu plus. J’imagine que c’est également pour ça que tu es là ? Qu’est-ce qui s’explique au juste ? » Toute l’attention de Zark est maintenant tournée vers elle. Si ce dernier veut la croire, laissons-lui alors le bénéfice du doute. «Par ailleurs... Tu as dit être la fille d’Ilana. Tu n’as pas mentionné qui était ton père. » D’un coup, je sens un vent glacé parcourir mon corps. Pour éviter que Zark ne s’en aperçoive – il me connaît si bien, j’enlève mes mains des siennes. La jeune femme ne nous fait pas l’affront de remettre les pieds sur la table basse. Plus le temps passe, plus je dois admettre qu’elle me ressemble. Je ne saurais expliquer d’où viennent ces ressemblances mais… c’est troublant. Très troublant. La jeune femme nous regarde tous les deux, pendant quelques secondes qui me paraissent être une éternité. Un sourire se dessine sur ses lèvres lorsqu’elle me voit essuyer mes mains devenues légèrement moites sur mes vêtements. «Pourquoi tout s’explique ? C’est très simple à comprendre. » Alors je t’en prie jeune impertinente, éclaire nos lanternes. « Je me nomme Constance. Et comme vous l’avez compris, je viens de très loin. Et pour être honnête, je suis déçue. »  Par ? La vision que ta maman te donne ? J’ai envie de lui faire ravaler son impétuosité, mais je prends exemple sur Zark qui garde son calme. « Je suis déçue parce que je pensais arriver quelques semaines auparavant, avant que… tu ne fasses le mauvais choix Maman. » Elle me fixe de ses grands et beaux yeux verts. Une chose est sûre : elle n’a pas hérité de moi son manque de diplomatie.  Je jette un rapide coup d’œil à Zark qui ne me tourne pas la tête vers moi. Ne veut-il pas me regarder ? Le malaise en moi s’agrandit encore, mais je tente de rien laisse transparaître « Plus tu parles, plus je doute que tu sois ma fille vois-tu… Celle que j’aurais élev… » Comme si elle était montée sur ressorts, la jeune femme se lève et se met face à moi. «C’est bien là le hic Ma-man. Tu ne m’as pas élevée, enfin du moins pas comme tu aurais dû. Mais je ne suis pas venue pour ça, parce qu’après tout…» Comment ? Ma bouche s’entrouvre mais aucun son ne sort comme si j’étais paralysée par ses mots. « Ça n’a plus d’importance pour moi. » Elle fait alors un pas vers Zark, et son regard se fait tout de suite plus doux, moins emprunt de reproches. «La réponse à ta question ne va pas te plaire tu sais ;  mais si ça peut te consoler, la réponse bien que je la connaisse ne me plait pas du tout. » C’est bientôt fini les phrases à double-sens et les propos sybillins ? «Matthew Storm. C’est lui mon géniteur. » Elle crache ce nom comme s’il lui brûlait la langue et mon malaise s’agrandit encore. « Pa… pardon ? » Cette fois-ci, c’est moi qui deviens peu loquace. «C’est pour ça que je suis déçue. Je pensais arriver avant que tu ne retrouves mon cher et tendre père et que tu te perdes définitivement. » Le ton de Constance est toujours aussi froid que ma glace.

C’est à mon tour de m’asseoir sur le fauteuil moelleux. Il faut absolument que je dise quelque chose. Mais rien ne sort. Je suis comme paralysée par l’aveu de ma fille. Cette fille qui me crache à la figure que j’ai été une mauvaise mère, que son père n’est qu’un géniteur. Tout ça n’est rien si elle ne l’avait pas dit devant Zark. Dis-moi, me détestes-tu autant pour infliger cela à Zark aussi ? « Zark, nous devons parler… » Doux euphémisme que j’articule sans pouvoir regarder Zark dans les yeux. À présent, je sais que plus rien ne sera comme avant. La discussion qui va suivre me brisera sûrement, mais j’ai fait un choix. Est-il mauvais ? La jeune femme se poste aux côtés de Zark, et cette position de soutien m’étonne mais je ne dis rien. «Tu aurais plutôt dû m’appeler In-Constance. »

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Zark Belsefir
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MessageSujet: Re: Quand le futur frappe à ta porte   Quand le futur frappe à ta porte EmptyLun 15 Avr - 17:13



Quand le futur frappe à ta porte


En plus de quatre siècles et en compagnie de certaines sorcières et de démones comme Gloria et Félicia, autant dire que les choses inexplicables, incompréhensibles ou invraisemblables peuvent parfois prendre un tout autre sens. L’expérience et l’âge sont deux facteurs à ne pas négliger après tout. En temps normal, il est vrai que je me méfie bien davantage de tout ce qui sort des sentiers battus et que je préfère y mettre un terme plutôt que de prendre le risque de les écouter ou les laisser vivre. Cette fois pourtant, je fais bel et bien une exception. Peut-être parce que je sais qu’il ne s’agit pas de n’importe qui... Peut-être parce que cette ressemblance entre cette jeune femme et Ilana ne m’a pas échappée. Par ailleurs, il n’y a pas que les traits d’Ilana qu’elle possède. Ce sont d’autant plus de réflexions qui me poussent à vouloir l’écouter. Est-elle venue nous prévenir d’une chose ? D’un danger important qui approche ? Il n’y a qu’en l’écoutant qu’on le saura.

C’est un regard assuré que je lance à Ilana lorsque je lui demande implicitement de me faire confiance, mes mains entre les siennes, et de laisser la jeune femme s’exprimer. En voyant qu’elle accepte, je viens poser l’une de mes mains contre sa joue dans une légère caresse et lui adresse un sourire du coin des lèvres se voulant rassurant. Toujours aussi magnifique... A mes yeux, c’est comme si le temps n’avait aucune emprise sur elle. Sa seule présence suffit à apaiser les derniers mois qui se sont écoulés. Cela fait plusieurs semaines que nous ne nous sommes pas croisés et c’est à peine si nous avons eu le temps de nous saluer, mais je ne pouvais pas prendre le risque de revenir ici avant de décimer entièrement la famille de démons qui m’a poursuivi après que j’ai éliminé et prélevé l’ADN de leur chef. Certes, nous n’avons pas eu le temps de nous retrouver dans les formes, mais c’est une chose qui ne saurait tarder, dès que la jeune femme sera repartie. C’est du moins ce que je pense à cet instant.  

Je sens Ilana retirer ses mains au moment où je demande à la jeune femme qui est son père. Bien que mon regard vienne croiser le sien, un peu surpris d’une telle réactivité, je n’y prête pas pour le moment plus d’attention que nécessaire. La jeune femme quant à elle reprend la parole et nous révèle son nom. Constance... Un bien joli prénom. Je lance un regard interrogateur à la jeune femme lorsqu’elle avoue être déçue. Voilà qui est étonnant... Bien moins en revanche que de l’entendre dire qu’elle pensait arriver quelques semaines plus tôt, avant qu’Ilana ne fasse le mauvais choix. Mon regard reste figé dans celui de la jeune femme, imperturbable. Je n’ai pas vu Ilana depuis plus d’un mois. J’ose encore espérer que le mauvais choix en question n’ait rien à voir avec la jeune femme qui se trouve devant nous. Comment le pourrait-il ? Elle n’a pourtant toujours pas répondu à ma question concernant son père. C’est Ilana qui reprend la parole, doutant de la véracité des propos de Constance, mais cette dernière lui coupe la parole en lui disant que ce n’est pas elle qui l’a élevée. Je la vois s’avancer vers moi, avant de m’annoncer que la réponse à la question du père ne me plaira pas, tout comme ça ne semble pas lui plaire non plus. Je fais un signe d’acquiescement dans sa direction, l’invitant à poursuivre malgré tout. C’est alors qu’un nom finit par sortir... celui de Matthew...

Surpris ? C’est un mot faible en comparaison de ce à quoi je m’attendais. Matthew n’est-il toujours pas en Enfer aux dernières nouvelles tandis que je viens de passer les dernières années à essayer de trouver un antidote pour aider Gloria à le sauver ? Il faut croire que non. Est-ce quelque chose qui s’est déjà passé ou qui va se produire ? Ça aussi, la jeune femme finit par y répondre. Je n’ai toujours pas tourné la tête vers Ilana qui, d’après ses dires, semble également surprise. Pourtant, Constance affirme être déçue de ne pas être arrivée plus tôt pour empêcher l’irréparable se produire. La tristesse et la déception qui se lisent à cet instant sur mon visage à l’entente de ces mots, seule la jeune femme pourra être en mesure de le voir. Après tout ce qu’il s’est passé, Ilana et Matthew n’étaient-ils pas devenus ennemis ? Quand bien même cela n’aurait pas été le cas, une seule rencontre aurait-elle véritablement pu aboutir à cela ? C’est une chose encore plus difficile à concevoir. J’entends Ilana s’asseoir sur un fauteuil derrière moi, ne lui adressant plus le moindre regard. Ce n’est que lorsqu’elle dit vouloir me parler que je la coupe aussitôt.

- Est-ce que c’est la vérité ?

Le ton est glacial. Je finis enfin par me tourner vers elle. Mon regard n’a plus rien d’amical. Il est dur, aussi dur que le ton avec lequel je continue de m’adresser à elle.

- Réponds juste à cette question. S’est-il passé quelque chose entre toi et Matthew ces dernières semaines ?

Le plus terrible à cet instant, c’est qu’avant même de connaître sa réponse, je parviens à lire la vérité dans ses yeux. Tu n’as jamais été une très bonne menteuse Ilana. Mais les choses qui se sont passées une fois avec Matthew, je pensais que tu les avais laissées derrière toi. Lorsqu’il t’a privée de ce premier enfant que vous étiez sur le point de concevoir et qu’il est parti régner sur l’Enfer aux côtés d’Elina, ce n’est pas lui qui s’est montré présent. Par ailleurs, réussir à mettre de côté le fait qu’il ait pu se passer un jour se passer quoi que ce soit entre toi et mon fils m’a pris un temps considérable. Ce n’est pas une chose qu’il me sera possible de refaire. Je dépose sur le sol le grand sac que je portais sur le dos depuis mon arrivée.

- Deux ans et demi passés à essayer de le sauver pour en arriver là... J’espère que ce choix en valait la peine.

Car c’est tout ce qu’il te restera. Etre énervé est un doux euphémisme en comparaison du sentiment qui m’habite à cet instant. Avoir œuvré aussi longtemps dans le but d’aider Matthew alors que pendant ce temps-là... Mon regard se détourne d’Ilana et vient se poser sur Constance, venue se mettre à mes côtés. J’ignore ce qu’il a pu se passer dans le futur, mais je suis plutôt surpris de son soutien. La remarque qu’elle adresse à sa mère ne fait que confirmer le fait qu’elle ne semble pas non plus ravie du choix d’Ilana. J’imagine que dans un autre contexte, j’aurais surtout cherché à la reprendre quant au fait de s’adresser à sa mère d’une autre façon. Mais étant donné la situation, c’est sans doute la dernière chose qui me viendra à l’esprit pour l’instant.

- Pourquoi avoir choisi de me le dire ?  

Je n’ai pas élevé mon fils. Je ne suis pas réellement en mesure de savoir s’il fera ou non un bon père même si j’ose espérer que oui. En revanche, je n’ai jamais douté du fait qu’Ilana aurait fait une bonne mère. Pourtant, ce qu’il s’est passé entre eux semble être une chose que Constance aurait visiblement voulu éviter de voir se produire. J’ignore si j’ai joué un quelconque rôle pour elle dans le futur, mais le fait est que le ton qu’elle emploie à mon égard n’est pas aussi dur que celui employé pour sa mère. Cela m'amène à penser que malgré tout elle ne devait pas me haïr, ce qui a tendance à devenir de plus en plus rare parmi le cercle de mes connaissances et qui ne sera sans doute pas prêt de changer désormais.   
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Ilana Alom
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MessageSujet: Re: Quand le futur frappe à ta porte   Quand le futur frappe à ta porte EmptyLun 15 Avr - 18:21




Quand le futur frappe à ta porte

Inconstance. Si nous partageons la couleur de nos yeux, nous n’usons point du même sens de l’humour et de l’à-propos. Il serait cependant malhonnête que je m’offusque de ce pic lancé par mon propre enfant. Inconstance, n’est-ce pas un terme qui me sied comme un gant ? Aussi désagréable soit-il de l’admettre, je ne peux que me taire et avaler ce reproche. Comme tous ceux qui vont bientôt pleuvoir. «Est-ce que c’est la vérité ? » Zark me regarde avec une froideur que je ne lui connais pas. «Réponds juste à cette question. S’est-il passé quelque chose entre toi et Matthew ces dernières semaines ? »Tu me connais Zark, mieux que quiconque. Pour avoir été à mes côtés dans les bons comme dans les mauvais moments. Alors tu n’as même pas besoin que je réponde avec des mots, tu lis dans mon regard cette réponse que jamais tu n’aurais pu imaginée. Le bruit que ton sac fait en tombant sur le sol me fait sursauter puisque je suis comme emprisonnée dans une sombre torpeur.

«Deux ans et demi passés à essayer de le sauver pour en arriver là... J’espère que ce choix en valait la peine. » Un hoquet de surprise m’échappe. Zark était au courant de la lente et inévitable mort de Matthew. C’est pour cette raison qu’il a été si souvent absent pendant ces deux dernières années. C’est pour cette raison qu’il me mettait à l’écart – à raison – de ses missions. La culpabilité s’insinue dans mes artères, dans mes veines pour remonter lentement mais sûrement vers mon cœur. J’espère que ce choix en valait la peine… De toute évidence, il nous cause et nous causera à tous beaucoup de peine. Quand je parle de nous, je m’inclus sans vraiment le faire. Le nous représente plus Zark et Constance. A priori, je fais et je ferai souffrir deux personnes qui comptent tant à mes yeux. Même si cette jeune femme est encore une inconnue, elle reste ma chair et mon sang. Et elle m’a clairement fait comprendre que je ne serai pas une bonne mère. Que je ne serai pas cette douce et tendre maman, prête à se battre comme une louve pour son petit. Et que dire de la peine que j’inflige à Zark à cet instant… Qu’en dire. Je l’ai trahi. Deux fois. Et mon cœur se serre à l’idée que maintenant, plus rien ne sera jamais comme avant. Je voudrais tant avoir la force et le courage de répliquer, d’expliquer. Mais aucun son ne passe la barrière de mes lèvres.

«Pourquoi avoir choisi de me le dire ? » De toute évidence, cette question ne m’est pas adressée parce que sur Matthew, je n’ai pas choisi de le dire à Zark. Constance l’a fait à ma place, puis-je lui en vouloir ? Parce que cette trahison est le fondement de son histoire. Et comment un enfant peut-il se construire correctement lorsque les fondations de sa vie sont friables ? Constance détourne son regard de moi pour mieux le porter sur Zark. « Tu es le seul élément stable dans ma vie, et je ne t’ai jamais rien caché dans le futur. Alors il était hors de question que je le fasse dans le passé. » Je n’ose la croire. Zark ne peut pas faire partie de la vie de ma fille, après ma trahison. «Encore moins pour la protéger. » Tant de mépris dans ses paroles, presque de la… haine ? Je n’ai toujours rien dit, totalement paralysée par ces deux êtres qui me font face. Quel manque de courage… «Ce choix égoïste n’affecte pas que leurs propres petites personnes. Parce que… ce que je vais dire risque de changer le futur. Peut-être même ma propre existence mais…» Elle cherche dans le regard un signe. Lequel ? Qu’en sais-je ? Elle semble l’avoir trouvé puisqu’elle se retourne vers moi «Tu n’as jamais pensé que votre petite idylle pourrait avoir de graves conséquences ? Penses-tu vraiment que Matthew…»Je remarque qu’elle n’a jamais utilisé le terme père, encore moins celui de Papa. «Penses-tu vraiment que Matthew peut redevenir humain, et mener une vie ordinaire ? Penses-tu vraiment qu’il peut se contenter de toi et moi, et oublier son passé ?Je t’en prie… tu es naïve mais pas à ce point-là. » J’encaisse les coups et les brimades, autant qu’elle se défoule. «Bien sûr que les anciens adeptes des Princes des Ténèbres allaient le rechercher pour l’exterminer. Bien sûr que cela allait créer un chaos au sein des Enfers, bien plus grand que celui que vous avez connu. On ne décide pas de devenir roi des Enfers pour s’en laver les mains après. Encore moins pour une amourette. » A-t-elle fini ? C’est bon, ou dois-je encore tendre la joue pour la deuxième gifle ? Elle avance la tête vers moi. «Tu comptes dire quelque chose ou tu vas encore te faire passer pour une victime ? C’est tellement typique de toi. » C’est douloureux

Cette dernière attaque me fait sortir de la torpeur dans laquelle je m’étais engluée. Je me lève et me mets face à eux. « Ça suffit maintenant.» Mon ton est péremptoire, mais il n’est pas froid. Je n’ai aucune raison d’être froide, parce qu’après tout, dans cette pièce, je suis la seule à être coupable. Je me tourne alors vers Zark. « Je ne sais pas par où commencer, et je ne sais même pas si tu veux m’écouter.» Il aurait parfaitement le droit de tout faire exploser, et de se barrer. J’aurais sans doute réagi ainsi. « Je ne sais pas comment Matthew et moi en sommes de nouveau arrivés là. Il est revenu dans ma vie et j’ai fini par comprendre qu’il allait mourir. Et que c’était inéluctable. Alors oui, je t’ai trahi. Je n’ai aucune excuse valable à te donner. » J’entends un petit rire narquois venant de Constance, mais je ne le relève pas. « Je voudrais tout avoir, tu sais. Tout, mais c’est impossible. Je…» Ai-je le droit de dire cela ? Après tout, puis-je leur causer plus de peine ?  « Je vous aime tous les deux. Différemment, mais intensément. Tu peux ne pas me croire, tu aurais le droit de ne pas me croire. Mais jamais, jamais, je n’ai voulu te faire de mal. Et je m’en repentirai toute ma vie»

J’avale difficilement ma salive, et me tourne alors vers Constance. « Je me plais à croire que la haine que tu as pour moi est à la hauteur de la déception que je suis pour toi en tant que maman. » Elle grimace au mot maman, mais je continue. « Je ne pensais à rien ce soir-là, sauf à l’inévitable mort de Matthew. Tu peux me flageller autant que tu veux pour ce choix, mais tu n’as pas le droit de me reprocher une attitude, des actions que je n’ai pas encore commises. » Je voudrais pouvoir enlever toute leur peine, mais j’en suis incapable.  
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Zark Belsefir
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MessageSujet: Re: Quand le futur frappe à ta porte   Quand le futur frappe à ta porte EmptyLun 15 Avr - 21:33



Quand le futur frappe à ta porte


Aucune réponse... A croire qu’Ilana est devenue complètement muette lorsque je lui demande s’il s’est réellement passé quelque chose entre elle et Matthew. Pourtant, les pics lancés entre elle et sa fille depuis le début de la soirée n’ont pas cessé. Mon regard est froid, mon ton est glacial. C’est sans doute à cause – ou grâce – à la présence de Constance que je n’ai pas encore détruit la moitié de mon repaire sous le coup de la colère. Tout compte fait... C’est probablement parce qu’il s’agit de la trahison de trop. Qu’on ne s’y méprenne pas, je suis le premier à avoir menti, trahi et m’être comporté de la mauvaise façon vis-à-vis d’Ilana un nombre incalculable de fois. Je suis un démon après tout. Le changement n’est pas toujours chose facile, d’autant plus quand on sait que la meilleure amie d’Ilana se trouve également être mon ennemie même si Kalia s’acharne désormais davantage contre Matthew depuis que ce-dernier est devenu roi de l’Enfer. Mais Ilana... Son cœur a toujours été pur. Elle a beau être la fille d’un démon et d’une humaine, elle a grandi et évolué parmi les humains, elle est à l’opposé de ce que je suis. Elle a toujours été la lumière qui nous a permis de nous relever de toutes les épreuves auxquelles nous avons été confrontés, aussi nombreuses fussent-elles. Pourtant... C’est elle qui vient de porter le coup le plus dévastateur à notre histoire. Elle, ainsi que mon propre fils. Matthew n’aura donc de cesse de vouloir me faire regretter mes choix jusqu’à la fin de mes jours. Pour un démon, cela peut être plus long que ce qu’il n’y paraît.

Mon poing se referme suite au silence d’Ilana, suite à cette vérité qui se lit sur son visage sans même qu’elle n’ait besoin de s’exprimer. Elle peut lire une immense déception dans mon regard. N’avions-nous pas déjà assez soufferts de toutes les épreuves qui nous ont déjà séparés un nombre incalculable de fois ? N’étions-nous pas parvenus à trouver un certain équilibre ? N’étions-nous pas heureux ? Je suis conscient de l’avoir délaissée au profit de Matthew ces deux dernières années. J’ai pourtant essayé de ne pas la mettre à l’écart, prenant le risque de la garder à mes côtés malgré le danger et de la voir chaque fois que c’était possible, même s’il s’écoulait parfois plusieurs semaines entre mes visites. Trouver des démons dont certaines parts de leur ADN se rapprochent plus ou moins de celui des Princes n’est pas chose facile, tout comme ce n’est pas sans risques. Je ne pouvais pas lui révéler la véritable raison de mes missions, j’en avais fait la promesse à Gloria et je n’aurais pas trouvé cela utile de reparler de Matthew à Ilana après tout ce qu’il s’était passé. Pourtant, à cet instant, je viens briser cette promesse. De toute façon, Ilana semble déjà être au courant au vue de sa réaction. La surprise et la culpabilité que je lis dans son regard au moment où je le lui fais part de ce point, j’ai l’impression qu’elles sont surtout dues au fait que j’étais déjà au courant pour Matthew et non pour ce que je viens de lui apprendre. Cela ne fera que se confirmer par la suite.

Je ne dois sans doute pas être la seule personne qui fait culpabiliser Ilana à cet instant. A voir à quel point Constance semble lui en vouloir, j’imagine que c’est un point qui doit également être dur à encaisser. En parlant de cette dernière, c’est naturellement que je lui demande pour quelle raison est-ce qu’elle a choisi de me dire la vérité. Et pour le coup, je dois bien avouer que sa réponse est une véritable surprise. Moi ? Un élément stable pour quelqu’un alors que je n’ai même pas su l’être pour les seules personnes que j’ai toujours voulu faire passer avant le reste ? Et qui plus est un élément stable pour la fille d’Ilana et de mon fils... Certes, si on y réfléchit bien, je deviens du coup... son grand père. Cette pensée rend encore les choses encore plus déconcertantes. Ce n’est pas de cette manière que j’aurais imaginé les choses. C’est encore plus loin de mon esprit d’oser croire que j’aurais pu éprouver par le futur une quelconque affection pour l’enfant d’Ilana et de Matthew. Mais visiblement, l’avenir semble nous réserver des surprises. Cette jeune femme a confiance en moi... C’est bien la première à vrai dire, en plus de quatre cents ans. Mais le mépris qu’elle possède envers sa mère est loin de passer inaperçu.

Un choix égoïste, c’est de là que les choses semblent partir, mais Constance poursuit en parlant des conséquences que tout cela va engendrer, non pas sans une certaine hésitation du fait de modifier le futur. Cela dit, n’est-ce pas pour ça qu’elle est venue ? Je lui fais un léger signe de tête, l’encourageant à continuer, lorsqu’elle commence à parler du fait que Matthew puisse redevenir humain et se résigner à mener une vie ordinaire et de tout ce qui s’en suivra... Un chaos pire que celui laissé par les Princes. Il est en effet évident qu’on ne peut pas déserter l’Enfer comme ça après l’avoir conquis. D’autant que si ce n’est pas Matthew qui le dirige, je doute qu’Elina puisse rester reine bien longtemps sans un roi à ses côtés. Et la vision de Félicia et Vaurel à la tête des Enfers, si ce n’est pire... Mieux vaut ne pas l’imaginer non plus. Cela dit, j’interromps le cours de mes pensées en entendant Constance s’adresser de nouveau à Ilana et de manière fort peu élogieuse.

- Constance !
Mon regard se fait quelque peu dur envers la jeune femme, qui ne manque pas de s’en apercevoir.
- Tu ne vas pas la défendre alors que...
- Elle reste ta mère. La relation que vous avez développée toutes les deux dans le futur ne s’est pas encore passée ici. Et parce que tu nous as prévenus, nous pourrons peut-être y remédier pour faire en sorte que ton futur se déroule mieux que celui que tu as connu.

Le ton est implacable mais aussi étrange que ça puisse paraître, il n’est pas méchant. Il est simplement là pour la recadrer et contre attente, il semblerait que cela fonctionne un peu, car la jeune femme s’est pour l’instant arrêtée d’envoyer des pics à sa mère à tout bout de champ. En revanche, c’est Ilana qui finit par réagir à son tour et semble enfin retrouver les mots pour me parler. Lorsqu’elle me dit ne pas savoir par où commencer et me demande si j’ai seulement envie de l’écouter, je préfère ne pas répondre tout de suite et la laisser poursuivre. A quoi bon lui dire que peu importe ce qu’elle dira, cela ne pourra plus changer ce qu’il s’est passé. Peut-être que j’aurais dû en fin de compte... Cela m’aurait évité d’entendre la suite qui ne sera que d’autant plus blessante. Les termes « de nouveau », « revenu dans sa vie », « inéluctable », je dois bien avouer que là, je suis encore plus surpris que je n’aurais pensé pouvoir l’être un jour. Non, Ilana n’a jamais laissé exprimer ce genre de sentiments envers Matthew auparavant. Elle ne m’a jamais laissé penser qu’une telle chose pourrait être un jour amenée à se reproduire. J’en étais veun à considérer cela comme une erreur de parcours, ni plus ni moins, mais il semblerait que je me sois complètement fourvoyé. Et le fait de l’entendre dire qu’elle nous aime tous les deux mais différemment est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. On peut aimer deux personnes différemment, mais pas passer à l’acte avec les deux. Je fais un immense effort afin de me contenir et de ne pas céder à mes premières pulsions. Je garderai cela pour plus tard. J’inspire profondément, tandis qu’Ilana se tourne vers Constance, d’une part pour s’excuser, d’autre part pour lui dire qu’elle ne peut pas lui reprocher des actions qui ne se sont pas encore produites. C’est finalement avant la jeune femme que je reprends la parole.

- Il existe peut-être un moyen de sauver Matthew et de faire en sorte que tu grandisses auprès de tes deux parents... Dans d’autres circonstances.

Je me rapproche de la jeune femme et viens poser mes mains entre ses joues et son cou. C’est à la fois un sourire sincère mais également rempli de regrets que lance à la jeune femme.

- La méthode est très risquée, mais elle pourrait néanmoins fonctionner. Il y a une chance qu’il puisse redevenir démon. Gloria ne lui a encore rien dit car ça pourrait également le tuer. Elle voulait augmenter le pourcentage de réussite avant de tester quoi que ce soit. Lorsque Matthew apprendra ton existence, il cherchera sûrement à rester, comme il a essayé de le faire dans le futur. Si la méthode fonctionne, il sera en mesure de vous protéger tout en se protégeant lui-même... Néanmoins, s’il ne retourne pas en Enfer, d’autres prendront sa place. La seule solution, c’est qu’il se fasse destituer avant par les bonnes personnes...

Je viens caresser les joues de la jeune femme, tandis que mes yeux deviennent légèrement humides. Je suis un démon, c’est une chose qui n’est pas censée se produire chez moi et il s’agira sans doute de l’unique fois où cela se produira. Je ne saurais dire si cela est dû à ce que je m’apprête à lui dire ou à la trahison d’Ilana qui vient de briser le peu d’humanité qu’elle était parvenue à faire resurgir en moi, mais j’imagine qu’il s’agit un peu des deux. Par ailleurs, le fait d’avoir eu la véritable confiance d’une personne tout au long de sa vie est une chose que je n’aurais jamais pu espérer voir se produire un jour. Cette magnifique jeune femme, si les choses avaient été différentes, elle aurait pu être ma fille... Mais cela n’est pas le cas et désormais ça ne le sera jamais. Je viens déposer un baiser sur le front de la jeune femme.

- Je te remercie... Pour avoir placé ta confiance en moi dans le futur. Tu ne t’en souviendras peut-être pas car tu ne me rencontreras sans doute jamais dans ce nouveau monde... mais tu auras tes deux parents, et tu les aimeras autant qu’ils t’aimeront. Je n'ai pas le moindre doute quant au fait qu'Ilana sera une mère formidable pour toi. Tu n'as peut-être pas eu la chance d'apprendre à réellement la découvrir encore, mais ça viendra.

Si cela m'en coûte de dire cela après ce que je viens d'apprendre, il ne peut en être autrement devant Constance. L’Enfer... J’y ai été banni durant bien trop longtemps pour pouvoir avoir envie d’y remettre les pieds. Pourtant, c’est là-bas qu’est ma place. En prendre le pouvoir ne m’intéresse pas, pas plus qu’il n’intéresse Gloria. Mais cette dernière a raison sur un point, si Matthew vient à mourir ou qu’il choisit de déserter l’Enfer, la suite risque d’être peu réjouissante, à moins d’agir en premier et de couper l’herbe sous le pied de ceux qui tenteront de s’en emparer. Un aller simple et sans retour... Constance et Ilana comprendront où je veux en venir. C'est la seule solution que je peux lui apporter, le seul cadeau que je puisse réellement lui offrir et qui en vaille la peine.
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MessageSujet: Re: Quand le futur frappe à ta porte   Quand le futur frappe à ta porte EmptyMar 16 Avr - 12:27




Quand le futur frappe à ta porte

Constance. Cette magnifique et courageuse jeune femme que j’ai mise au monde me fait face et m’affronte. Je n’ai pas pris le temps de l’observer, mais maintenant je le prends. Et je ne peux que regretter que nous nous rencontrions dans de telles circonstances. Je ne peux qu’avoir mal au cœur à vouloir me l’arracher d’entendre la piètre opinion que tu as de moi. Que t’ai-je donc fait pour que tu me haïsses à ce point ? Je me demande où Matthew et moi avons fauté pour que notre enfant éprouve tant de ressentiments à notre encontre. Puis j’entends Zark la réprimander de me parler sur ce ton. C’est décidemment le monde à l’envers. Le démon devrait tourner le dos à cet enfant, symbole de la trahison, symbole du péché, symbole du coup de poignard que je lui ai assené. Comment peut-il ne pas avoir envie de nous égorger là toutes les deux ? Il en aurait les pouvoirs, et il pourrait même nettoyer les lieux pour ne laisser aucune trace. Honnêtement, s’il m’avait fait un tel affront… mon cœur se serre et je ne peux que baisser les yeux. Je ne regrette pas le résultat, ni le choix qui a mené Constance à naître. Mais je regrette la manière dont nous avons agi Matthew. Envers Zark bien évidemment. Le mettre devant le fait accompli fut lâche de ma part, et je ne pourrais jamais cesser de m’excuser.

Un autre moyen de sauver Matthew ? Je laisse pantoise face à cette suggestion. Comment pourrait-il vouloir tout régler alors que nous avons tout détruit dans le futur qu’il avait jusque là envisagé ? Zark s’approche de ma petite fille – qui n’en est malheureusement plus une – et prend son visage dans ses mains. Cette image me bouleverse. Je n’avais jamais douté que Zark aurait pu être un père merveilleux. Qu’il se serait saigné pour sauver le fruit de nos entrailles. Je reste à l’écart de cette merveilleuse scène, je n’y ai pas ma place. Zark nous expose sa méthode pour que nous puissions Matthew, Constance et moi vivre tous les trois et changer le devenir de notre famille. Tout cela me paraît presque lunaire, puisque par les mots qu’utilise Zark, il s’exclue à jamais de cette famille. Comment pourrait-il en être autrement, Il serait le grand-père de Constance. Cette pensée me fait grimacer, c’est absurde. Qu’il se fasse destituer avant par les bonnes personnes. J’ai beau avoir pris mes distances avec les Enfers et la magie depuis quelques mois maintenant, je comprends parfaitement où Zark veut en venir. Et c’est hors-de-question. Ce n’est même pas envisageable. Je vois que Constance a également compris que Zark comptait prendre la place de son fils, et cette pensée lui tord également le cœur. Je la vois secouer négativement la tête, et je m’étonne de voir que je fais exactement la même chose. Zark dépose sur le front de l’enfant un baiser. Les mots que Zark lui adresse fendent petit à petit les derniers morceaux intacts de mon cœur. Son ton est calme et il dit ce qu’il pense sans haine et sans rancœur sachant que Constance n’est pour rien dans toute cette histoire. Que s’il est malheureux aujourd’hui, Constance l’a été toute son enfance. Alors comme un père le ferait, il la console et lui assure que je serai une bonne maman. La buée envahit mes yeux, et je voudrais pouvoir prendre Zark dans mes bras. Je voudrais pouvoir le remercier pour tout ce qu’il dit à mon enfant. Et pour tant d’autres choses encore. Pour tout l’amour qu’il m’a donné pendant toutes ces années. Les trahisons et les secrets, je les ai oubliés. Nos conflits, je voudrais les effacer. Mais ce soir, il n’est pas possible de revenir en arrière. Alors je ne pourrais plus jamais le prendre dans mes bras, et lui dire. Oui lui dire ces mots que je n’ai plus le droit de formuler face à lui.

«Tu ne peux pas te sacrifier pour eux… Ils… » Constance sourit à Zark. Ces deux êtres ont oublié ma présence, et peut-être est-ce mieux ainsi pour l’instant. Ils semblent trouver en l’autre un réconfort que je serai incapable de leur offrir. «Lors de mes quatre premières années, nous vivions comme une famille normale… banale. Et Matthew détestant par dessus tout la banalité, il a tout fait pour retrouver ses pouvoirs. Nous n’étions pas suffisantes à ses yeux. »» Elle marque un temps d’arrêt. Constance ne semble toujours pas avoir digéré l’attitude de son père. Et je ne conçois pas que Matthew ait pu se comporter ainsi «Il a mis sa famille en péril pour redevenir un démon. Alors bien évidemment, en activant son ancien réseau, il a fini par attirer l’attention des anciens sbires des princes des Ténèbres. Ils ont fini par nous retrouver et… » Constance s’interrompt quelques insants. Ses confidences sont douloureuses et ni moi ni Zark ne la brusquons. Elle sait également que chaque mot passant la barrière de ses lèvres changera son futur. «Ils ont fini par l’avoir, et… » C’est à cet instant qu’elle détourne enfin son regard vers moi. Pour la première fois, je n’y lis ni haine ni ressentiment. Elle m’observe comme si elle voulait graver dans sa mémoire mon image. «Tu ne l’as pas supporté. Alors tu t’es lancée dans une guerre effrenée contre les assassins de pa… matthew, et tu n’as plus jamais réussi à sortir la tête de l’eau. » Une guerre pour me venger du meurtre de Matthew. Une guerre pour tuer de mes propres mains ceux qui avaient détruit à jamais ma famille. Le poids de ses révélations s’abat alors sur mon cœur. C’est là que je comprends que je t’ai… «Oui Maman, tu m’as laissée de côté. Tu n’as pas réussi à tout mener de front alors t’as fait un choix. Comme Matthew, et ce n’était pas moi. » Comment ai-je pu en arriver à abandonner mon propre enfant pour que une guerre qui était perdue d’avance ?

« Il est hors de question que tu retournes dans les Enfers Zark, tu m’entends ? » J’ai interrompu le discours de Constance. Je fais un pas en avant, vers toi mais je sens à ton regard que tu ne veux plus avoir aucun contact avec moi alors je n’en fais pas un deuxième. « Tu n’as pas à te payer un si lourd prix pour une cause qui n’est pas la tienne. Écoute, je m’en voudrais toute ma vie de t’avoir fait souffrir et je n’ose pas imaginer que tu puisses te sacrifier. J’entends bien que tu ne le ferais pas pour moi, mais pour elle. Mais ce n’est pas la bonne solution. » Je passe une main sur mon visage. « Tu as une place primordiale dans la vie de ma fille dans le futur dont elle vient. Et… même si j’espère de tout mon cœur que nous allons le modifier, je sais qu’il y a une seule et unique chose que Constance ne voudrait échanger pour rien au monde : ta présence dans sa vie. » Constance hoche la tête, en signe d’approbation. Je suis peut-être une mauvaise mère mais si j’ai donné naissance à cet enfant, alors elle a sûrement hérité de ma sensibilité. « Zark, nous… » ai-je encore le droit d’utiliser ce pronom pour parler de toi et moi ? M’en donnes-tu le droit encore ce soir ? « Nous trouverons une autre solution comme nous l’avons toujours fait. Mais… tu peux te désolidariser de tout ça. Tu n’es pas obligé… » Sans m’en rendre compte, je me suis approchée de toi et je finis par poser ma main sur ton avant-bras. Je m’attends à ce que tu le retires violemment, j’y suis préparée. « Déteste-moi. Haïs-moi. Mais je t’en prie, ne l’abandonne pas. »

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Zark Belsefir
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MessageSujet: Re: Quand le futur frappe à ta porte   Quand le futur frappe à ta porte EmptyMar 16 Avr - 14:09



Quand le futur frappe à ta porte


Que puis-je faire désormais, si ce n’est terminer ce que j’ai commencé en voyant ce petit bout de femme devant moi si déchirée par ce qu’il s’est passé qu’elle en a pris le risque de changer le futur ? Je ne le fais ni pour Ilana ni pour Matthew... Certainement pas pour eux en fait. Mais ce choix est nécessaire pour ce qui suivra. Matthew devra être destitué, soit par moi, soit par la personne que j’accompagnerai pour ce faire et que je protègerai tout au long de son règne. Ma place n’est plus sur Terre, elle ne l’a jamais été. Mon regard se tourne vers Constance dès les premiers mots qu’elle prononce. Un sourire se dessine sur le coin de mes lèvres. Mon choix est déjà pris. Il n’y a également que de cette façon que Gloria et moi resteront graciés. Si Matthew avait voulu une vie sur Terre, il aurait dû réfléchir avant de faire tomber les quatre Princes, avant de vouloir prendre le pouvoir et choisir sa reine pour les délaisser aussitôt le travail terminé. Le pouvoir est loin d’être un jeu et je pensais qu’il l’aurait compris. Une fois qu’on s’en est emparé, on règne ou on meurt, il n’y a pas de demi-mesure.

Constance finit par nous raconter ce qu’il s’est passé. Le choix de Matthew de redevenir un démon, la mort prématurée de ce-dernier, le fait qu’Ilana ait passé le reste de sa vie à vouloir venger sa mort au prix de l’éducation et de l’épanouissement de Constance. Certains points me paraissent plus clairs. Rien d’autre n’aurait pu me faire entrer dans la vie de cette jeune femme si ce n’est la mort prématurée de mon fils. Ilana et moi laissons Constance nous raconter ces détails douloureux de son futur. Sa colère est peut-être justifiée en un sens. Mais parce qu’elle a pris le risque de venir nous le dire, elle a ouvert la voix sur un autre futur... Un futur complètement incertain et désormais méconnu de tous, mais dont la fin pourra être différente pour elle.

Dos à Ilana, je reste de marbre lorsqu’elle me dit qu’il est hors de question de retourner en Enfer. Je la sens s’avancer vers moi et c’est une bien mauvaise idée. Ne fais pas un pas de plus Ilana... Je ne contiens ma colère que parce que Constance est dans cette pièce mais tu peux me croire, je suis très loin d’être calme. Plus je l’écoute, plus la colère continue de monter en moi. Ne me parle pas de Constance, de la place que j’aurais pu avoir dans sa vie. Si tu avais réellement voulu que je sois présent aux côtés de ton enfant, c’est avec une autre personne que Matthew que tu l’aurais conçu. Un monde où Constance sera entourée à la fois de son père et de moi-même n’existe pas, peu importe la multitude de possibilités et d’univers parallèles. Ce cas de figure n’arrivera jamais, car il est impensable que je puisse vous pardonner à l’un comme à l’autre. Je vois Constance hocher la tête suite aux propos d’Ilana lorsqu’elle me parle de ma présence dans la vie de cette dernière. Mais lorsqu’Ilana parle de « nous », du fait que nous allons trouver une solution comme nous l’avons toujours fait avant de poser sa main sur mon avant-bras, c’est son poignet que je viens saisir presque aussitôt avec mon autre main. Je tourne enfin mon regard vers elle.

- Ne parle plus jamais de « nous » en m’incluant dedans. Ce nous n'existe plus. L’Enfer n’a rien d’un jeu et Matthew a fait un choix qu’il n’a pas assumé. Ce ne sera pas un sacrifice d’y retourner, c’est une libération.

Je relâche sèchement sa main. Mes propos s’avèrent durs à l’égard d’Ilana et pourtant je me contiens encore. Je tourne mon regard vers Constance.

- Ne t’en fait pas. Je t’ai promis une figure paternelle à tes côtés et tu l’auras. Si jamais ils ne sont pas à la hauteur... Tu pourras toujours venir me saluer en Enfer. Après tout, il y a aussi une part de démon en toi.

Un sourire à demi amusé apparaît sur mes lèvres. Je me doute que ce sont des propos qui ne plairont pas à Ilana ou même à Matthew, mais c’est également une mise en garde pour ces-derniers. Mieux vaut pour eux qu’ils se montrent à la hauteur de leur rôle de parents s’ils ne veulent pas que leur fille les délaisse pour rejoindre les rangs de l’Enfer. Je ne me fermerai pas à toi Constance, pas maintenant que je t’ai rencontrée... Mais je ne ferai pas partie de la même vie que celle de tes parents. Malgré ces tristes révélations, je suis heureux de t’avoir rencontré aujourd’hui. J’ignore quel genre d’exemple j’ai pu être pour toi dans le futur que tu as connu, le fait d’avoir pu être un élément stable de ta vie me suffit amplement, même sans l’avoir vécu. Le temps de la jeune femme étant compté, j'imagine que ce n'est plus qu'une question de minutes avant que cette dernière ne finisse par être renvoyée à son époque.
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Ilana Alom
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MessageSujet: Re: Quand le futur frappe à ta porte   Quand le futur frappe à ta porte EmptyMer 17 Avr - 23:56



Quand le futur frappe à ta porte

Sa main saisit avec force mon poignet, et je sens chacun de ses doigts se contracter autour. À cet instant, je sens que s’il ne se contrôlait pas, s’il ne lui restait pas un millième des sentiments qu’il avait eu pour moi, il aurait brisé mon avant-bras sans plus de cérémonie. Si l’image de moi blessée pouvait ôter quelques instants tout le chagrin que je lui avais causé, je me briserai les deux avant-bras sans broncher. Et lorsque j’avais posé ma main sur le bras de Zark, j’avais anticipé cette réaction. Elle était normale après tout, et sans aucun doute bien en-deçà de ce qu’elle aurait dû être. Le regard glacial de Zark finit par se poser sur mon visage. Qu’y lis-je ? De la haine ? Ce serait me donner bien trop d’importance maintenant. De la colère ? Sans doute. « Ne parle plus jamais de « nous » en m’incluant dedans. Ce nous n'existe plus. » Chacun de ses mots me transperce le cœur mais je reste stoïque. Ai-je un droit de réponse à ses invectives ? Aucun, maintenant je n’ai plus le droit qu’au silence comme Zark a le droit de me haïr.

« L’Enfer n’a rien d’un jeu et Matthew a fait un choix qu’il n’a pas assumé. Ce ne sera pas un sacrifice d’y retourner, c’est une libération. » Pense-t-il m’apprendre quelque chose lorsqu’il dit qu’aller en Enfer n’est pas une partie de plaisir ? En d’autres circonstances, je lui aurais rappelé que j’avais fait un séjour en Enfer. Pour lui. Pour le sauver des Ténèbres où sa tête avait été mise à prix. Pour no… non, je n’ai plus droit de nommer ce que Ilana et Zark avaient été. Ils ont été. Ils ne seront plus. Que sont-ils alors ? Le mot libération résonne dans ma tête et ébranle mon âme. Vois-tu vraiment l’Enfer comme une libération Zark ? Mais de quoi veux-tu réellement être libéré ? De moi ? Je peine à croire que ce soit suffisant pour effacer un tant soit peu ma tromperie. Pendant toutes ces années, Zark a vu sa part démoniaque diminuer à mes côtés et ma félonie va-t-il la ranimer ? Je ne pourrais me pardonner d’avoir anéanti cette partie de Zark, comme dix années auparavant j’avais réussi à la raviver.

Zark lâche sèchement mon avant-bras qui gardera la marque de sa main. Comme mon cœur gardera une marque de ton amour. Tu ne veux sûrement pas l’entendre, alors je ferme les yeux une fraction de seconde. À présent, ce contact physique sera le dernier que nous aurons. Toutes les caresses que nous avons partagées, tous les baisers que nous avons échangés se résumeront à cet ultime contact : celui d’un rejet. Et, aucun mot ne serait assez fort pour exprimer ce que cette pensée évoque en moi. Alors je privilégie le silence. « Ne t’en fais pas ». De toute évidence, Constance est la destinataire de cet encouragement « Je t’ai promis une figure paternelle à tes côtés et tu l’auras. Si jamais ils ne sont pas à la hauteur... Tu pourras toujours venir me saluer en Enfer. Après tout, il y a aussi une part de démon en toi. » Je ne relève pas sa tentative d’attirer vers les démons mon seul et unique enfant, et je ne veux surtout pas quitter Constance. La belle jeune femme regarde son bras qui devient alors transparent. «C’est bientôt l’heure de mon retour et… » Je sens que si elle avait pu, elle aurait sauté au cou de Zark, mais elle se contente de lui accorder un magnifique sourire, tandis qu’elle se retourne vers moi – son sourire diminuant nettement. « Je suis venue te prévenir, alors fais bon usage de mon avertissement, et… ne laisse pas Zark payer pour vos fautes. Il m’a raconté à quel point il t’a aimée, alors sois-en… » Elle n’a pas le temps de finir sa phrase qu’elle disparaît totalement dans une grande lumière bleue. « Constance ! » Je n’ai pas eu le temps de lui dire que je la trouvais belle, que j’étais fière d’elle. D’avoir fait tout ce chemin, d’avoir traversé toutes ces épreuves pour nous épargner, autant qu’à elle, un destin funèbre. Aurais-je un jour l’opportunité de tout réparer ? Matthew, notre bien le plus précieux nous méprise. Je ne peux envisager que dans ce futur que nous allons reconstruire, ce soit toujours le cas.

Les derniers mots de Constance résonnent dans mon esprit comme le son d’une cloche. Je fais un pas en arrière, voulant augmenter la distance entre Zark et moi. Ma vision lui est insupportable, je le sens bien. Que pourrais-je dire pour m’expliquer? Rien. Que pourrais-je dire me justifier ? Rien qui n’aggraverait pas la situation. Alors bêtement, je lui lance. « Je vais rassembler mes affaires, et… » Quelques larmes émergent dans mes yeux – après les avoir retenues pendant tout cet interlude surréaliste. « Tu veux que je t’explique, je le ferai. Tu veux que je me taise et que je déguerpisse, je le ferai. Je… » Pardonne-moi. Pardonne-moi. Pardonne-moi. Cette phrase est née dans mon cœur, mais s’évanouit sur mes lèvres sachant que pour Zark, l’entendre serait comme recevoir un crachat en pleine face. « Que puis-je faire pour… » Tu m’interromps.
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